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La Bruche prend sa source à 660 m, au pied du Climont (965 m). Cette montagne très dégagée est un grand bloc de grès des Vosges (Trias inférieur), posé sur le seuil qui sépare deux grandes dépressions des Vosges : le Val de Villé et le bassin de Saint-Dié. Il continue à l'ouest par un plateau, où se trouve la petite ville de Saâles. La source est alimentée par la nappe aquifère (ou phréatique) contenue dans ces grès.

La jeune Bruche traverse d'abord, sur environ 3 km, une cuvette bien délimitée, appelée la " clairière du Hang " (photo n°1). Son eau se réchauffe et se trouble, car le lit est creusé dans des alluvions fines. La Bruche quitte cette cuvette par un goulet et vire au nord, en direction de Bourg-Bruche. Passant sous la voie ferrée Strasbourg-Saint-Dié, à une altitude de 516 m, elle longe la petite route carrossable du Hang, qu'elle croise sous le pont situé en face de l'auberge du Vieux-Moulin. Elle reçoit les eaux plus claires et plus fraîches d'un affluent formé par la confluence des trois ruisselets de Saâles : la Moussière, un ruisselet sans nom et l'Herbagoutte. La deuxième photo ci-jointe permet de distinguer les eaux de la Bruche, assez troubles, des eaux de cet affluent, limpides.

La vaste clairière du Hang est un vallon plein de charme, jadis défriché par des verriers. Actuellement, l'élevage bovin domine. On y a compté autrefois une douzaine de fermes. Les mennonites avaient trouvé là des terres à valoriser et un cadre propice à leur vie familiale, préservée des infuences extérieures. Aujourd'hui, la ferme-auberge du Nouveau-Chemin maintient cette tradition, en proposant ses repas, ses chambres d'hôtes et ses gîtes ruraux, ainsi que différentes activités de nature. Le panorama est très beau, depuis la terrasse orientée plein sud, où l'on est servi en été.

Pour accèder à cette ferme en voiture, il faut traverser le quartier de Bourg-Bruche situé au sud, par la rue qui remonte depuis la D50. On gagne ainsi le haut du plateau au lieu-dit " la Fraise " (600 m), puis on contourne une colline gréseuse triangulaire, cotée à 661 m sur la carte IGN Top25. C'est un autre bloc de Trias, posé sur la crête menant au Climont. Le reste de cette crête et le flanc nord de la cuvette du Hang sont formés de grès beaucoup plus anciens, précambriens (série des " schistes de Villé "), noyautés par une barre de roches volcaniques du même âge, plus dures. Le " nouveau chemin ", caillouteux, descend cette pente et, après un virage, se termine à la ferme. On ne peut pas traverser la Bruche, sauf à pied.

Étant donné la grande étendue de la cuvette du Hang (environ 3 km2) et la forte pluviosité qui caractérise les montagnes de la Haute-Bruche (presque 1,5 m d'eau par an), on peut y découvrir plusieurs petits torrents temporaires. Les fermes situées près des crêtes captent leurs sources. Seule la ferme dite " du Hang " se dresse au centre de la cuvette, à côté d'un grand étang.

Les crues de ce premier tronçon de la Bruche sont sans doute spectaculaires. Mais, en été (photo n°3), le cours d'eau nous présente le spectacle de ses méandres entourés de roselières, peuplées de libellules, comme les gracieuses demoiselles Calopteryx aux ailes fumées.
On peut parcourir la crête sud de la cuvette du Hang par un sentier balisé, entre la base du Climont et Saâles ( 6 km). Deux autres montagnes gréseuses y sont conservées : l'Abatteux (698 m) et le Voyemont (793 m). Celui-ci dresse sa cime pointue, visible de loin. Son panorama est grandiose, avec des vues plongeantes sur Saâles et sur la ligne de chemin de fer Saâles-Lubine, au long tunnel courbe, qui plonge dans le bassin de Saint-Dié en dessinant un grand arc de cercle depuis Saâles (550 m) jusqu'à Colroy-la-Grande (444 m).

Depuis la route carrossable du Hang, par une petite route qui part à gauche avant le pont de la voie ferrée, on remonte vers Saâles en évitant la N420. On passe devant un magnifique calvaire (photo n°4), dont l'historique est déchiffrable sur place. Le syndicat d'initiative vous renseignera plus en détail. Ne manquez pas de visiter ce chef-lieu de canton et d'y séjourner : c'est une localité très remarquable et un centre d'excursions idéal.
En feuilletant cette brochure, vous trouverez d'autres bonnes adresses, qui toutes vérifient la devise de la Haute-Bruche : " L'accueil est dans notre nature ".

Jean Mellinger
    
Professeur des Universités (E.R.)
Agrégé de Sciences Naturelles
Chercheur bénévole au CNRS, auteur du livre
" Sexualité et reproduction des poissons "
(CNRS Éditions, Paris, 2002)
Expert " Qualité des eaux " du Comité Bruche-Mossig
Président du Goupement de Défense de l'Environnement
(5 rue du Rain, 67130 BAREMBACH)

 

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