Septembre 2006 :
- A la fin de l'été, après un temps relativement pluvieux au mois d'août, la température tout au long de la Mossig reste en dessous de la valeur guide.
- Le taux d'oxygène reste supérieur à la limite acceptable, sur la Mossig. Notons une légère baisse dans le Heylenbach mais qui reste acceptable.
- Les valeurs de pH mesurées sont comprises dans les valeurs de recommandation.
- Les concentrations en ammonium relevées restent acceptables tout au long de la Mossig. Cependant la valeur trouvée dans le Heylenbach est nettement supérieure à la réglementation en vigueur.
- Les teneurs en nitrates restent faibles sur la Mossig, seule une concentration plus importante mais acceptable a été constatée au niveau du Heylenbach.
- Les teneurs en nitrites restent acceptables sur la Mossig, mais un pic dépassant la norme est constaté au point 10 sur le Heylenbach et semble influencer la concentration en aval dans la Mossig. Une autre concentration importante ainsi qu’une forte odeur de canalisation a été constaté au niveau du point 12. Ce qui laisse supposer un déversement d’orage ou une rejet sauvage au niveau de ce point. Notons qu’une concentration anormalement importante a déjà été repérée lors de la quatrième campagne de mesure.
- Une concentration élevée en phosphates est à relevée aux points 3, 6 et 9. Notons cependant qu’aucune valeur trop élevée n’a été constatée dans le Heylenbach, ce qui nous écarte l’hypothèse d’un apport de phosphate par le Heylenbach. D’autres sources de pollution sont donc à l’origine d’une telle concentration.
- Une conductivité très importante a été relevée au niveau du Heylenbach.
Remarque : suite aux fortes précipitations du week end du 16 et 17 septembre 2006, une couleur verdâtre a été constatée au niveau de la confluence entre le Heylenbach et la Mossig. Un prélèvement d'eau a été réalisé au cours de l'après midi de 18 septembre 2006.
Résultats de l'analyse :
Nitrates : 25 mg/L
Nitrites : supérieure à 0,5 mg/L
Ammonium : 3 mg/L
Phosphates : 1mg/L
Cette eau provenant de la lagune de Hohengoeft semble très chargée en nitrites ainsi qu'en ions ammoniums. Rappelons que les nitrites, nitrates, ammonium favorisent une croissance excessive des algues et grosses plantes aquatiques (Wetzel, 2001 in Camargo et al., 2004) ce qui a pour conséquence une fuite de poissons (en raison d'une diminution de la quantité d'oxygène dissous dans l'eau) et une eutrophisation du milieu aquatique (prolifération d'algue).
Cette couleur verdâtre ainsi que ces concentrations élevées ont également été constatées lors de la campagne d'analyse le jeudi 21 septembre sur les points 10, 11 et 12.
Conclusions :
Lors de cette cinquième campagne de mesures, différentes remarques sont à formuler.
- Une concentration relativement importante en phosphates a été constatée au niveau des points 3, 6 et 9. Les phosphates sont les principaux responsables, des phénomènes d'eutrophisation et de dystrophisation. En effet, non toxiques en eux-mêmes pour la vie animale et végétale, ils portent atteinte à l'environnement dès lors qu'ils sont en fortes concentrations : ils deviennent alors de véritables engrais pour les milieux aquatiques qu'ils contribuent à enrichir exagérément en matière organique. Les phosphates ont la propriété de neutraliser l'action du calcaire. Ils sont donc rajoutés aux détergents pour adoucir l'eau et obtenir ainsi un meilleur lavage. On les retrouve également, à parts sensiblement égales, de sources agricoles (engrais) et industrielles, de déjections humaines ou animales.
Les concentrations normales sont comprises dans la nature entre 0,005 et 0,1 mg/l. Ces teneurs sont largement suffisantes pour assurer l'alimentation des plantes aquatiques. Aucune valeur nationale de limite de concentration de phosphate n'a pu être trouvée, cependant une norme européenne préconise une concentration inférieure à 6mg/L de phosphate pour l'eau superficielle.
Les teneurs élevées observées dans la Mossig ne sont pas alarmantes mais doivent impérativement faire l'objet de contrôle.
- Les fortes teneurs en ammonium ainsi qu'en nitrites retrouvées dans l'eau prélevée lors de l'après midi du 18 septembre à la confluence entre la Mossig et le Heylenbach confirment que la Heylenbach contribue à un apport de matières azotées accrues dans la Mossig. Ces fortes concentrations ainsi que la couleur verdâtre de l'eau, observées lors du prélèvement nous laissent à penser qu'une possibilité de débordement de la lagune de Hohengoeft après de fortes précipitations, serait à l'origine de cette source de pollution dans la Mossig.
Propositions :
En ce qui concerne les fortes concentrations en phosphates retrouvées au niveau des points 3, 6 et 9, une étude plus approfondie pourrait être envisagée afin de localiser avec plus de précision les différentes sources de pollutions ponctuelles (présence de déversement d’orage non recensé, présence d’animaux avec champs de pâturage à proximité de la Mossig…). Un maillage plus serré devra ainsi être réalisé dans la commune de Wasselonne.
Par ailleurs, après une forte pluie, quelques prélèvements pourraient également être envisagés en amont du Heylenbach afin d’estimer la pollution et l’influence de ce cours d’eau sur la Mossig
Août 2006 :
- Un temps plus clément a permis, avec des précipitations plus accrues ces 2 dernières semaines, un abaissement de la température dans la Mossig qui est redevenu acceptable tout au long du cours.
- Le taux d’oxygène reste supérieur à la limite acceptable, sur la Mossig et sur le Heylenbach.
- Les valeurs de pH mesurées sont comprises dans les valeurs de recommandation.
- Les concentrations en ammonium relevées restent acceptables jusqu’à la hauteur de la confluence de la Mossig avec le Heylenbach (les points 8 et 9 ont des valeurs supérieures à la recommandation mais restent acceptables).
- Les teneurs en nitrates restent faibles sur la Mossig, mais un pic dépassant la norme est constaté au point 10 sur le Heylenbach et semble influencer la concentration en aval dans la Mossig.
- Les teneurs en nitrites restent acceptables sur la Mossig, mais un pic dépassant la norme est constaté au point 10 sur le Heylenbach et semble influencer la concentration en aval dans la Mossig.
- Une concentration élevée en phosphates est à relever aux points 11 à la confluence entre la Mossig et le Heylenbach. Mais cette concentration n’est plus observée en amont dans le Heylenbach.
Conclusions :
Lors de cette quatrième campagne de mesures, aucun fait particulier n’a été constaté. En revanche il semblerait que le Heylenbach pourrait avoir une influence plus grande sur la Mossig en période estivale. En effet, les concentrations élevées trouvées en ammonium, nitrites, nitrates et conductivité reflètent une anomalie au niveau du Heylenbach. Par un phénomène de dilution, cette concentration tend nettement à s’abaisser au niveau de la confluence entre le Heylenbach et la Mossig mais reste cependant à la limite de la recommandation.
Propositions :
Une étude complémentaire pourrait voir le jour afin de localiser avec plus de précision cette forte teneur en matières azotées dans le Heylenbach.
Juillet 2006 :
- La forte chaleur extérieure depuis quelques semaines a induit une température de l’eau très proche de la limite acceptable, notamment en aval du point 7.
- Le taux d’oxygène reste supérieur à la limite acceptable, sur la Mossig et sur le Heylenbach.
- Les valeurs de pH mesurées sont comprises dans les valeurs de recommandation.
- Les concentrations en ammonium relevées sont négligeables sur tous les points.
- Les teneurs en nitrates restent faibles sur la Mossig, mais un pic dépassant la norme est constaté au point 10 sur le Heylenbach.
- Les teneurs en nitrites dans la Mossig dépassent visiblement les normes au point 12. Un commentaire est donné en conclusion.
- Une concentration élevée en phosphates a été relevée aux points 4 et 5 de la Mossig.
Conclusions :
Lors de cette troisième campagne de terrain, qui a eu lieu quatre et cinq semaines après la deuxième, deux faits importants sont à relever :
Le 11 juillet, au point 6, a été constaté un rejet d’une bouche d’égouts sur la berge. Le déversement avait eu lieu suite à un orage quelques jours auparavant (voir la photo ci-contre)
Bouche d’égouts au point 6
Le 19 juillet à 18h30, au point 10 a été mesuré un taux de nitrites élevé. Une analyse des nitrites a été effectuée à quelques mètres en amont de ce point, et en aval du point 9 ; elle révèle un taux faible similaire au point 9. Or entre ce point et le point 10, un rejet a été constaté (rejet d’assainissement ou peut être déversement d’orage), dégageant une forte odeur de canalisations. Ce rejet n’a pas été analysé, mais il est très fortement probable qu’il soit à l’origine d’un apport de nitrites.<
Rejet potentiel à proximité du Match
Propositions :
Une analyse du rejet au niveau du point 12 pourrait être effectuée afin de vérifier son taux de nitrites.
Juin 2006 :
- La forte chaleur extérieure tend à augmenter la température en aval de la Mossig et notamment dans le Heylenbach où elle atteint la limite acceptable.
- Le taux d’oxygène reste assez faible, légèrement inférieur à la limite acceptable, sur la Mossig et sur le Heylenbach.
- Les valeurs de pH mesurées sont comprises dans les valeurs de recommandation. Elles tendent à augmenter en aval de la Mossig, surtout au point 6, et sur le Heylenbach.
- La concentration en ammonium reste acceptables aux niveau des points de mesure.
- Les teneurs en nitrates restent faibles. Notons cependant une forte hausse de la concentration au point 10 sur le Heylenbach, qui semble baisser par dilution avant d’arriver dans la Mossig.
- Les teneurs en nitrites dans le Heylenbach dépassent les normes. Remarque: la valeur trouvée au point 1 sur la Mossig semble peu probable ; elle doit être vérifiée lors de la prochaine mesure.
- Une concentration élevée en phosphates est relevée au point 4 de la Mossig. Or, lors du prélèvement en ce point, une couleur blanchâtre et trouble a été observée. Le Heylenbach est assez fortement concentré en phosphates.
Conclusions : Lors de cette deuxième campagne de terrain, qui a eu lieu six semaines après la première, deux faits importantssont à relever :
Le 13 juin à 17h30, une couleur blanchâtre a été observée au niveau du point 4. La source de rejet de la pollution n’a pas pu être déterminée avec certitudemais celle ci semble être en aval du point 3 (à la hauteur de la scierie ou du rejet du restaurant).
Le 14 juin, l’orage qui a eu lieu dans l’après midi semble avoir augmenté le débit du cours d’eau du Heylenbach et favorisé ainsi un effet de dilution qui a pu atténuer les teneurs de ce cours d’eau en période sèche.
Il semblerait cependant que le Heylenbach soit plus chargé en nitrates, nitrites et phosphates et que sa température soit plus importante que la Mossig ; cet affluent peut donc peut-être altérer la qualité de l’eau de la Mossig.
Propositions :
Une étude plus en amont, au niveau du Heylenbach, serait intéressante pour essayer d’évaluer le coefficient de dilution des différents polluants avant d’arriver dans la Mossig.
Une analyse de l’évaluation de la qualité de l’eau par un indice biocénotique (IBGN) serait également intéressante pour étudier l’impact du Heylenbach sur la vie aquatique. En effet, elle permettrait de diagnostiquer une dégradation globale de l’habitat sans préjuger des causes de son altération.
Mai 2006 :
- La baisse de température en point 7 correspond à la reprise des mesures le lendemain en début de journée.
- La teneur en oxygène est très basse dans le Heylenbach ( point 10) mais elle redevient acceptable au niveau de la Mossig au point 11 et 12.
- Les valeurs de pH mesurées sont comprises dans les valeurs de recommandation pour les eaux salmonicoles.
- Les teneurs en nitrates restent dans les normes. Notons cependant une très grande variation de cette concentration au point 10 qui semble se diluer avant d’arriver dans la Mossig.
- A l’exception du point 10 dans le Heylenbach, toutes les valeurs sont inférieures à la concentration maximale autorisée.
- Une augmentation de la teneur en nitrites semble se vérifier en allant vers l’aval de la Mossig. Les valeurs dans le Heylenbach dépassant légèrement les normes en vigueur.
- Le taux des phosphates reste nul tout au long de la Mossig en amont de Heylenbach.
Conclusions :
Cette première étude avait pour premier objectif de tester la valise sur le terrain. Ces premiers tests sont concluants, l’ensemble des résultats obtenus semble cohérent, montrant une logique de résultat sur les différents points de prélèvement. Il serait donc très intéressant de poursuivre ces analyses dans cet optique en effectuant ces mêmes prélèvements mensuellement et de façon identiques (en respectant les lieux des mesures et l’heure…).
Par ailleurs, il serait intéressant, sur un des prélèvements, de comparer les valeurs avec des moyens de laboratoire afin de s’assurer d’une bonne fiabilité des résultats obtenus sur le terrain.
En ce qui concerne les valeurs obtenues, une interprétation sur l’influence du Heylenbach, dans la Mossig sur sa qualité physico-chimique, serait peut être trop hâtive. En revanche, il semblerait cependant que le Heylenbach possède une concentration de certains polluants plus importante que la Mossig pouvant peut être altérer sa qualité de l’eau.
Propositions :
Une étude plus en amont, au niveau du Heylenbach, serait intéressante pour essayer d’évaluer le coefficient de dilution des différents polluants avant d’arriver dans la Mossig.
Une analyse de l’évaluation de la qualité de l’eau par un indice biocénotique (IBGN) serait également intéressante. Permettant de diagnostiquer une dégradation globale de l’habitat sans préjuger des causes de son altération, cette analyse permettrait d’évaluer l’impact, du Heylenbach sur la vie aquatique.