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- Article des DNA, édition de Molsheim, du 27/02/2077 - 
Le Bassin Bruche-Mossig, association de pêcheurs, est sur le point d'intenter un recours contre l'arrêté préfectoral autorisant la station d'épuration de la Magel, publié le 5 janvier. Un nouvel échelon dans une polémique qui dure depuis plusieurs années.

"Je ne pensais pas qu'on aurait une telle unanimité", glisse, ravi, Claude Martin, président du Bassin Bruche-Mossig. Vendredi soir, lors de leur assemblée générale à Wasselonne, les pêcheurs de l'association ont été unanimes: ils ont voté pour mener un recours contre l'arrêté préfectoral de déclaration d'utilité publique de la station d'épuration de la Magel, publié le 5 janvier dernier.

Une décision prise dans l'urgence. La loi donne un délai de deux mois pour ce type de recours, ce qui leur laisse donc jusqu'au 5 mars. "Nous avons attendu jusqu'au dernier moment, en pensant que la voie de la raison finirait par l'emporter" explique Robert Erb, président de la fédération de pêche du Bas-Rhin, qui soutient la décision du Bassin. "Le temps de la parole est passé" lance un président d'association de pécheurs du Bassin Bruche-Mossig.

"Nous, pêcheurs, ne sommes pas contre l'emplacement choisi pour la station [le lieu-dit Gressweillersteg, en contrebas du Kohlplatz à Mollkirch, ndlr], explique Claude Martin. Ce qui nous pose problème, c'est l'évacuation des eaux traitées dans la Magel. " Depuis le début des discussions, les pécheurs ont souligné que le "faible étiage de la Magel" ne permettrait sans doute pas au cours d'eau d'absorber les eaux rejetées. Un avis d'ailleurs partagé par le commissaire enquêteur mandaté en 2004, et qui avait rendu un avis défavorable. En échange, les pêcheurs proposent que les eaux soient jetées dans la Bruche, ce qui nécessiterait "des tuyaux en plus, c'est tout "

La Magel, un petit cours d'eau au faible débit. (Photo DNA)

Le président du Sivu(*) et maire de Grendelbruch Philippe Kuntzmann a toujours renvoyé à cet argument le prix pour le contribuable. En outre, l'arrêté prévoit que des analyses soient menées dans les deux ans suivant la mise en service de la station; au vu des résultats, une extension vers la Bruche serait alors étudiée. Face à cette décision d'intenter un recours, le maire déclarait hier "n'être au courant de rien. Je n'ai donc aucun commentaire à faire. "

Présents vendredi soir lors de la réunion du Bassin Bruche-Mossig, jean Friess et jean Wencker, respectivement président et vice-président d'Alsace Nature, ont manifesté leur soutien à l'action des pécheurs. Critique depuis le début, l'association régionale s'oppose pour sa part à l'emplacement prévu de la station. Eux-mêmes étudient la possibilité d'une action en recours. "Nous vérifions que nous avons des arguments juridiques avant de nous engager" ont-ils expliqué, prudents.

"Nous devons monter au créneau, c'est le rôle du Bassin, a souligné Claude Martin pour finir de convaincre les pêcheurs. L'important, c'est d'agir avant que les travaux ne commencent. "

J. R.

(*) Sivu: Syndicat intercommunal à vocation unique, qui réunit Mollkirch et Grendelbruch pour le projet de station d'épuration.


(Article paru dans les D.N.A. du 27 février 2007)

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